La “mode” pour moi ce n’est ni Vogue, ni Patrick Demarchelier.
Si je suis « tombée » dans le monde de la mode, ce n’a jamais été parce que je me suis extasiée sur la beauté d’un sac ou d' une paire de chaussure. Si je me suis intéressée aux vêtements, c’est parce que j’ai toujours été fascinée par les communautés et que dans justement n’importe quel communauté, quelque soi les croyances ou l’esthétique, le vêtement est toujours le moyen visuel numéro un d’unification.
J’aime la mode quand il s’agit de documenter une réalité et de célébrer une esthétique. J’ai vécu mon adolescence, comme ça, en me promenant de mouvement en mouvement, sans jamais en faire vraiment parti, jamais vraiment attachée, mais toujours complètement fascinée. Comme si je me promenais de salle en salle dans un musée des communautés adolescentes. (Par pitié, puis je devenir commissaire d’exposition du musée de l’adolescence ? Monsieur Fréderic Mitterrand, Ministre de la culture, laisse-moi ouvrir le musée de l’adolescence. Merci , tu ne seras pas déçu. )
Et c’est bien ce que j’entends continuer à faire dans mon travail. J’aime la mode quand elle côtoie l’anthropologie, le photographe Peter Beste a exactement cette approche et c’est pour cette raison que je suis si admirative de son travail.
Celui a pondu tout un livre édité par Vice magazine sur la scène black métal norvégienne, celui-ci s’est vraiment immiscé dans le milieu pendant plusieurs années, pour en ressortir avec des photos vraiment unique témoignant d’une véritable esthétique propre à ce genre musicale. On pourrait croire que celui-ci était juste « ami » avec un membre de la scène pour avoir ses entrées, mais son deuxième photo reportage prouve clairement son talent de photographe anthropologue. Peter a su photographié la scène rap de Houston d’une façon aussi brillante que la scène métal. Sa série sur le monde des camionneurs vaut aussi le coup d’œil. Dora.